La commune est arrosée par trois ruisseaux principaux :
- A l’Ouest par le ruisseau du Lac
- Au centre par le ruisseau de Cances
- A l’Est par le ruisseau du Langayroux
- La rivière du Goul reçoit toutes leurs eaux.
Réalisé de 1950 à 1960 par des jeunes filles de la commune, aidées successivement par les abbés DELORT puis VEYRE, le Livre d’Or de la Commune illustre merveilleusement l’hydrographie de Ladinhac. Il a été numérisé en 2004 par Monsieur Yves POULLAIN, passionné d’Histoire.
Cette page retrace donc l’état hydrologique de notre Commune en 1950 ; elle retranscrit les éléments contenus dans le Livre d’Or écrit à l’époque.
Ruisseau du Lac
Le ruisseau du Lac, d’une longueur de 5 km 500, est appelé aussi ruisseau de l’Hermet. Né dans les marécages du Pouget, il y avait là autrefois un moulin dont il est difficile de trouver aujourd’hui l’emplacement.
Ce ru traverse plusieurs pâturages appelés « Prades ». Arrivé à l’Hermet, ses eaux sont divisées ; une partie étant dirigée dans un étang, réserve d’eau qui sert au fonctionnement d’une turbine et permet l’électrification dans la ferme de l’Hermet ainsi que l’actionnement de nombreuses petites machines (scie, concasseur…). Sorties de là, ces eaux servent au lavage de sable extrait d’une carrière toute proche, « La Sablière ». Elles arrosent ensuite les prés de la ferme en attendant d’aller à la rencontre de l’autre partie des eaux qui, ayant suivi le cours régulier du ruisseau, fait entendre un clair murmure en passant au pont de l’Hermet sur la route de La Croix des Thérondels à Ladinhac et retrouve à quelques cent mètres sa vigueur primitive.
Ce ruisseau longe maintenant le Bois de la Rode, serpente dans les prés du château, arrive au Moulin du Lac aujourd’hui en ruines, reçoit quelques petits ruisselets, puis très rapide se jette dans le ruisseau de Cances.
Son murmure à la douceur d’un bruit frais
Léger comme une aile un peu drôle
Et frère de celui de la forêt
Qu’un doux vent frôle.
Ruisseau de Cances
Le ruisseau de Cances est le principal collecteur des eaux de la commune. Il prend sa source à l’Est de Lacapelle-del-Fraysse, traverse et recueille les eaux des marais de Granouillère, arrose les prés de Peyroux, pour arriver à l’ancien moulin de Cances. Il traverse ensuite les vallons de Cances Labeylie où il reçoit deux affluents : un premier venant des « camps » de Cances, un second des « camps » de Trémouille.
A la sortie du Moulin de Labeylie, il traverse la route Ladinhac – Trémouille, continue sa course jusqu’à la passerelle de Planque Neuve, appelée anciennement « Pont de Laurinoux » pour se resserrer ensuite dans les gouffres de Fouissac, célèbres par leurs anciennes traditions légendaires qui remontent à la Guerre de Cent Ans.
D’après l’une d’elles, les Anglais ayant volé les cloches de Ladinhac, c’est dans leur fuite à travers bois qu’ils se noyèrent dans ce gouffre ; depuis lors, la tradition veut que les cloches résonnent tous les ans à Noël.
Notre petit ruisseau redevient paisible en longeant de nombreuses prairies. Il reçoit le maigre ruisselet venant de Viarouge bien avant de passer sous le rustique pont de bois reliant Ladinhac à Brounhoux. Il reprend son parcours et va alimenter l’étang dont les eaux actionnent les meules et la scierie du Moulin du Garriguet. A quelques cent mètres de là, il reçoit un petit affluent venant du Bouscailloux et du Cassan. Il passe ensuite sous le pont de Melzac, qui menace ruine mais qu’il est décidé de reconstruire dans le projet de route Ladinhac – Les Cazottes, reliant le Cantal et l’Aveyron. Un peu plus bas, sur sa course se trouve le vieux moulin de Valette, aujourd’hui presque abandonné.
Se resserrant parmi les gorges étroites et boisées, il arrive au Pont de Vachand et aux deux moulins, renommés autrefois mais inactifs de nos jours. A quelques pas de là, il ralentit sa course comme se préparant pour se précipiter en cascades écumantes et avec fracas sur des roches abruptes de six mètres de hauteur.
Il reprend sa course pour ralentir jusqu’à l’ancien moulin de Palandrou, longe encore de nombreux prés et se trouve grossi de son double par le ruisseau du Lac, grossi lui-même des ruisseaux du Fau et d’Escamels.
Ses eaux déjà puissantes bondissent et écument parmi les roches dénudées, avec un bruit torrentiel, lavant et fouettant à son passage les ruines du moulin de Lagat. C’est près de là que se trouve une succession de carcatelles d’un effet très pittoresque.
Reprenant sa course effrénée dans les ravins de La Garrigue et des Tours de Murat, il arrive enfin au Moulin des Cazottes où ses eaux sont utilisées une dernière fois pour actionner les meules à grains et concasseurs.
A la sortie de ce moulin, ses eaux passent sous le rustique pont des Cazottes et vont se jeter, comme à regret, dans le Goul.
Ce ruisseau, très pittoresque, est aimé des pêcheurs parce que très poissonneux.
Un géographe le dirait
Sous-affluent de la Garonne
Lui sur ce point reste discret
Lorsqu’il chantonne
Ruisseau du Langayroux
Le Langayroux (9 km 300) prend sa naissance dans les pacages de Grinhac, commune de Teissières-les-Bouliès, puis sépare cette commune de celle de Prunet, comme il sépare le territoire de Ladinhac de celui de Leucamp et se jette dans le Goul.
Il ne reçoit comme affluents de droite, c’est-à-dire arrosant la commune, que de minces filets d’eau appelés « Biaou négré ».
Ce ruisseau actionnait autrefois quatre moulins sur notre territoire :
- Le moulin d’Auberoque dit aussi du « Pont du Diable » est le seul qui fonctionne à l’heure actuelle.
- Un peu en aval de ce dernier, le moulin appelé le Moulin où l’on aperçoit à peine les traces.
- Le moulin du Rouet, appelé aussi moulin du Marquis, est encore habité mais ne fonctionne plus.
- Le Moulin de Beurrière est complètement en ruines.
Par moment, tel celui
Qu’un soir de fête on fit trop boire
Il raconte en faisant du bruit
Des tas d’histoires
Légende du Pont du Diable
Un certain jour, alors que le meunier du moulin du Diable était allé livrer de la farine avec sa mule à un village appelé « La Comparnie », éclata un violent orage qui rendit impraticable le chemin reliant ce village au moulin.
Comme le meunier se demandait comment il allait regagner sa demeure, le Diable se présenta à lui, proposant de refaire le chemin en quelques instants, moyennant le don de ce qui était derrière la porte du Moulin. Le meunier, pensant qu’il n’y avait que le balai, accepta. Au moment de prendre le balai, il y eu derrière la porte sa fillette Michèle qui boudait. Le Diable voulait l’emporter, malgré l’opposition du meunier, mais en cet instant Saint-Michel apparut dans les airs. Entre l’Archange et l’Ange des Ténèbres s’engagea une violente lutte ; ce dernier fut projeté dans un gouffre en aval du moulin dont personne n’a pu, parait-il, sonder le fond.
Le Goul
Dans le magnifique parc naturel de notre commune, n’est-ce pas là où courent les plus beaux ruisseaux du monde, qui désespérés d’avoir perdu leurs romantiques moulins, vont se précipiter dans la sombre déchirure du Goul.
Cette rivière à régime torrentiel, très vigoureuse, est sujette à des crues terribles et d’autant plus subites que son champ d’action est réduit.
Sur la limite de notre commune, elle se déroule à travers des gorges impénétrables et profondes, barrés d’éperons rocheux très résistants.
Sur les rives du Goul
Aux aspects si sauvages
On voit nos Parisiens
Admirer ce beau paysage
Site tant renommé
Dans toute la contrée
Les Cazottes sur le Goul
Les bois forment un océan
Dont la vague se moule aux plis du sol austère
Au fond du gouffre un petit moulin solitaire
Pour vivre heureux se cache et dort paisiblement.
De tous cotés les monts, tels de veilleurs géants
Dressent leurs flans drapés de fougères
Le silence imprégné du bruit de la rivière
A quelque chose en lui qui trouble infiniment
Les grelots frais des eaux qui de partout ruissellent
Donnent à ce silence un frémissement d’ailes
Et font deviner en lui quelque chose de grand
Puis ce qu’on devine se précise et s’éclaire
L’émoi qu’on ressent redouble et l’on comprend
Qu’on est près du cœur maternel de la terre.
Nos moulins
Les moulins de nos ruisseaux ont marqué une étape importante dans le déroulement des civilisations rurales.
Des causes nombreuses expliquent la multiplicité de ces moulins.
Nos bons ancêtres, « paysans d’autrefois », devaient obligatoirement recourir à eux pour avoir la farine ; or, il fallait de longues heures pour moudre un sac de blé. Chaque propriété importante, surtout lorsqu’elle constituait un domaine seigneurial, avait son moulin, de même chaque village.
Les nécessités de la mouture, la fabrication de l’huile de noix et du cidre avaient donc fait se multiplier les moulins, comme aujourd’hui sur les grandes rivières, les besoins en électricité ont fait se multiplier les barrages.
C’est un principe qui guide toujours les hommes : l’eau peut faire plusieurs fois en descendant un travail identique.
Aujourd’hui, les vieux moulins ont fait leur temps. Comme nous l’avons vu, beaucoup ne figurent pas sur les cartes d’Etat-major et sont difficiles à retrouver. Leurs ruines, qui présentent d’infinies variantes, permettent de reconstituer les étapes de la destruction. Lorsque est parti le meunier, c’est la toiture qui s’effondre puis un pêcheur surpris par l’orage fait sauter la porte pour trouver un abri ; les carreaux se brisent, les ronces envahissent les abords, tandis qu’à l’intérieur le plancher se pourrit et s’effrite. L’eau de l’ancien béal passe encore quelque temps sous le moulin, amenant un courant d’air très frais, puis elle est détournée pour l’irrigation des prairies… Un beau jour, les meules sont emportées et serviront à paver une cuisine, une cour, parfois même une église. Les ruines semblent chaque jour rentrer un peu plus dans la terre à mesure que la végétation se fait plus arrogante. Mousses, pierres, arbustes recouvrent les vieilles pierres étouffant les schistes friables qui, en peu de temps, deviennent une palpable et quelconque poussière… Le vieux moulin n’existe plus. Son nom aussi va disparaître des mémoires.
L’âge d’or du moulin à eau est fini depuis que les hommes ont construit les orgueilleux moulins à cylindres actionnés par l’électricité. Ceux-ci passeront aussi… Le progrès emporte tout. Après la vie, c’est la mort. Et il y a tant de choses qui meurent dans nos campagnes avec nos vieux moulins !